100 ANS DE BEAUTÉ 1922-2022
Dans le cadre de cette nouvelle édition de MakeUp in Paris, le Musée Á La Carte® présente pour la 1ère fois une sélection d’objets patrimoniaux de mode et beauté de la période Art Déco issus de collections particulières. Car cette période artistiquement très riche a profondément influencé les marques et industriels de la beauté en termes de formulation, emballage, comportements voire rituels. Et si jusqu’à la Première Guerre mondiale, les femmes affichent un teint de porcelaine, à partir des années 20 les codes de la beauté évoluent. Nous entrons dans l’ère de la Femme Moderne !
2022 nous offre l’opportunité de célébrer le centenaire de la parution du roman de Victor Margueritte, La Garçonne qui en 1922 défraya la chronique. Ce roman considéré comme un phénomène littéraire et social dont l’éditeur Flammarion reconnaissait volontiers qu’il s’agissait là du « roman le plus scandaleux qu’on ait jamais écrit » connut un succès quasi immédiat et des records de vente rarement égalés en France puis en Angleterre avant d’obtenir une audience internationale. Il fut traduit en 13 langues et reste le best-seller des Années Folles.
La Garçonne figure mythique des années 20-30 décrite dans ce roman fait à elle seule figure de révolution ! Une femme nouvelle est née, elle affiche une sexualité libérée, séduit autant par sa conduite audacieuse et sa toute nouvelle allure.
La Garçonne adopte les cheveux courts, de nouveaux gestes de beauté, s’épile, utilise du déodorant et se maquille. Elle affiche une silhouette élancée et montre ses jambes. Un réel engouement pour le sport s’est fait jour. La beauté passe désormais par le sport et le maquillage devient un symbole d’émancipation. Les magazines féminins regorgent de conseils beauté et abondent en publicités de cosmétiques. En 1921, Vogue écrit : « Il est devenu presqu’impératif pour toute femme bien élevée aujourd’hui, de maitriser l’usage de la poudre mais aussi du rouge ».
Ainsi, vers le milieu des années 20 si les garçonnes adoptent le rouge à lèvres, elles vont aussi tordre le cou au fameux théorème en vigueur « la bouche ou les yeux mais pas les deux » en optant pour le mascara appliqué à la brosse tandis que l’on étire l’œil en estompant un peu d’ombre à paupières…
Anne Camilli – Commissaire d’exposition Musée Á la Carte® pour MakeUp in Paris 2022